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Histoire de Bulles - Jean-Blaise Djian

 

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Les Boréales invitent Marie Desplechin

30 septembre 2009.

Le festival  accueillera la deuxième création de la Finlandaise Carolyn Carlson à destination du jeune public : Le roi penché, un conte écrit par Marie Desplechin. Entretien.

CRL : Comment avez-vous rencontré Carolyn Carlson ?
Marie Desplechin :
J’ai rencontré Carolyn grâce à Hélène de Talhouet. Nous nous étions rencontrées quand elle était éditrice chez Bayard. Elle a quitté Paris pour Roubaix et fait partie du conseil d’administration du CCN de Roubaix. Carolyn avait créé une pièce pour les enfants, Karabine Klaxon, et souhaitait en monter une autre. Hélène lui a suggéré de rencontrer un auteur pour la jeunesse qui travaillerait avec elle. Elle m’a contactée. Nous nous sommes rencontrées la première fois dans un café à Vincennes. Carolyn était venue avec des désirs, des intuitions, des visions, et quelques albums dont elle aimait l’univers. C’était très enthousiasmant. Par ailleurs, je suis originaire de Roubaix, mais je ne suis pas sûre que ça ait beaucoup joué dans la rencontre. Une chose est sûre : j’étais accessoirement très heureuse de revenir à Roubaix pour y travailler, dans des lieux remplis pour moi de souvenirs d’enfance.

CRL : Comment est née l’aventure du spectacle Le Roi penché ? Quelles résonnances entre vos deux univers : l’écriture et la danse ?
M. D. :
Forte de cette rencontre, j’ai proposé une première histoire, à laquelle j’avais joint des images que j’avais récoltées à droite à gauche et qui me semblaient résonner avec le projet (reproduction de tableaux, d’albums, de dessins, etc.). Mon  premier schéma était très compliqué, comportait trop de personnages… Mais je pense que j’étais entrée dans l’univers de Carolyn. Des premiers impératifs ont conduit les réécritures successives, le plus clair d’entre eux étant que la pièce était prévue pour trois danseurs, pas plus. Nous avons progressé, d’étapes en étapes, en allant toujours vers plus de simplicité. J’ai découpé le récit en cinq tableaux (cinq était des impératifs), qui étaient comme autant de chapitres dansés et formaient l’architecture du projet. Sont venus se joindre à nous René Aubry, pour la musique, et Stéphane Vérité, pour les images de lumière. En apportant leurs regards, en proposant leurs désirs et leurs solutions artistiques, ils ont eu une influence déterminante.

CRL : Comment aborder, écrire une histoire qui est faite pour être dansée ?
M. D. :
Mon travail a eu deux dimensions : l’invention du propos et l’écriture proprement dite. Il fallait une histoire qui puisse être incarnée par la danse, et même que la danse y suffise. Une histoire qui dans l’idéal puisse se passer de mots. Des personnages qui existent par leurs corps, et non leurs textes. Il fallait aussi que l’histoire leur offre des situations propices à des morceaux dansés, des sortes de niches pour y épanouir l’émotion des gestes. Il faut que je dise que Stéphane Vérité a rendu possible ce qui semblait à priori impossible : un œuf tombé du ciel, le dragon, les nuées d’oiseaux… C’était magique. En travaillant avec René Aubry, nous avons décidé de créer des chansons, qui permettraient de faire exister les personnages et de donner une perspective narrative à l’ensemble. Là, il a fallu écrire les chansons, de manière à ce qu’elles racontent et qu’elles caractérisent à la fois. Et enfin, j’ai écrit un prologue et un épilogue, nécessaires au conte. Tout cela a été fait dans un esprit de partage parfait. Pour les chansons, Carolyn a écrit de longs poèmes, en anglais. J’ai adapté en francais ses images très fortes. L’album est la trace de ce travail, et je suis ravie que Chen ait travaillé avec nous. Dès le début du projet, j’avais utilisé des images de ses albums comme source d’inspiration. Une chose est sûre : tout a été écrit pour Carolyn et pour sa danse. C’est son univers, ce sont ses images, c’est son imaginaire. C’était très agréable, parce que j’aime et j’admire son travail. J’ai pris en moi ce que je pouvais partager avec elle.  Nous avons très vite pensé qu’il fallait que les différentes expressions s’équilibrent au profit du spectacle sur scène : chaque mode d’expression devait exister, aucun ne devait tirer la couverture à lui. Et tout devait être au service de la danse. Donc une histoire, oui, mais sans contraindre la danse à être narrative ou illustrative. Je pense que c’était pareil pour la musique de René ou les images de Stéphane. C’est l’émotion de la danse, et d’elle seule, qui doit emporter le morceau.

CRL : Le Roi penché appartient au merveilleux, au conte. Qu’est-ce qui vous séduit dans ces univers ?
M. D. :
L’univers du conte et du merveilleux s’accorde très bien avec la danse. Parce que la danse a été et est toujours un art sacré ou un art du sacré. Le conte, le merveilleux, peuvent fournir  une équivalence de cette dimension sur-humaine. Par ailleurs, c’est un cadre dont les codes sont connus et partagés entre les enfants et les adultes. Un cadre enfin dont il est entendu qu’il créée de l’émerveillement et finalement du plaisir. C’est bien ça, une forme d’émerveillement et de plaisir très profonds et très particuliers. C’est ce que j’éprouve et que je souhaitais contribuer à faire partager.

Entretien proposé par Nathalie Colleville

Rencontre avec Marie Desplechin le 7 octobre à 11h au Café des images à Hérouville Saint-Clair.
Une rencontre à destination des enseignants mais ouverte à tous.
Marie Desplechin se rendra dans les écoles du Clos-Herbert, Sainte-Bernadette à Caen et au collège Emile-Zola de Giberville, pour des ateliers de sensibilisation du 19 au 24 octobre.
Le Roi penché, au Théâtre des Cordes, Caen. Du 9 au 13 novembre à  10h et 14h30, le 14 novembre à 15h et 18h (relâche le 11). Une coproduction Les Boréales, le Colisée, Théâtre de Roubaix, Comédie de Caen / Centre Dramatique National de Normandie.

Le Roi penché est aussi un livre CD paru aux éditions Actes Sud.

Le Roi penché – Carolyn Carlson – Le Colisée – Roubaix

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